Jour 1
C’est en ce lundi 8 avril, après quelques années d’absence sur le lac Champlain, que je faisais mon retour sur ce plan d’eau. Et que s’est-il passé de particulier lundi? Et oui, la fameuse éclipse! Ne vous en faites pas, je ne vous bombarderai pas de photos, mais je ne peux ignorer le fait que ce fut un des évènements dont je me souviendrai toute ma vie. En plus de vivre l’éclipse totale en étant sur l’eau, nous avions des conditions de rêve pour la pêche. Je ne sais pas si c’est à cause de l’éclipse, mais les truites grises étaient en feu!
Dès le départ, à peine les lignes étendues, on a eu une première grise sur nos lignes. Puis, il y en a eu une autre, et une autre, et ce fut à ce rythme là jusqu’à ce que l’éclipse arrive et nous plonge en pleine noirceur. Curieusement, c’est tout à coup devenu le calme plat, plus aucune attaque. C’était vraiment particulier comme atmosphère. Sur les abords du lac, on entendait des centaines de personnes crier. Pour être honnête, je n’avais aucune idée qu’il y avait autant de gens qui s’étaient déplacés jusqu’à ce que je les entendes crier. Il faut dire qu’à Burlington, c’était un des meilleurs endroits en Amérique pour observer l’éclipse totale et nous n’étions qu’à quelques kilomètres de là. Nous étions donc aux premières loges pour ce grand spectacle. Pour vrai, c’était vraiment spécial.
Côté pêche, ce fut une première sortie aux salmonidés plus que satisfaisante. C’est sûre que le lac Champlain n’est pas l’endroit le plus difficile pour pêcher, surtout pour la grise. De leur côté, nos voisins Américains, contrairement à nous, en mettent du poisson dans le lac. Et ils ne nous attendent pas avec des frais exorbitants de rampe de mise à l’eau comme ici au Québec. Par contre, n’allez pas croire que c’est toujours facile, que vous n’avez qu’à mette n’importe quoi à l’eau et que ça va sauter sur votre offrande comme si le plan d’eau était rempli de piranhas. Ce n’est pas tout à fait comme ça que ça marche. Il existe aussi des mauvaises journées au Champlain. Et pour les néophytes, ça peut être un plan d’eau assez intimidant, notamment à cause de sa grande superficie et de l’immensité des secteurs de pêche.
Ayant pêché plusieurs années sur ce lac, j’avais déjà une bonne idée d’où aller et quelle approche privilégier. Nous avons donc utilisé une combinaison de lignes plombées « weight rods» et de cannes à « crankbaits ». Comme nous n’étions que 2 à bord de l’embarcation, je n’ai pas voulu m’encombrer de mon mât et de mes gros « side-planners », mais mon « partner » a eu beaucoup de succès avec un petit « side-planner » monté sur sa canne de côté.
Sur ma ligne plombée, les Yo-Zuri Crystal Minnows flottants, d’une grosseur de 5,25 pouces (oui, vous avez bien lu!) ont été très productifs de par leurs couleurs très voyantes, telles que Holographique Chartreuse et Hot Tiger. Cependant, lorsque je m’éloignais de la zone d’eau teintée, il semble que nos grisettes préféraient les leurres plus petits, plus particulièrement les petites cuillères de North East Troller. Selon la luminosité ambiante (éclipse!), deux couleurs ont été plus particulièrement productives : Chartreuse Glow Frog et Grean Meany UV/Black Back. Sur ma canne de côté (ma canne à crankbaits), les mêmes couleurs que pour mes Crystal Minnows, mais dans la version « deep diver », ont fonctionnées à merveille.
Dernier point à mentionner : la vitesse. Au Champlain, même en début de saison dans l’eau à 40 degrés, oubliez la vitesse à pas de tortue. Là-bas, les grises sont habituées de « courir » après les gaspareaux et forcément, ces poissons-là sont plus gros et plus rapides que l’éperlan. Si vous n’allez pas à un minimum de 2mph, vous n’êtes pas dans la « game ». C’est particulier au Champlain, et il faut parfois un certain temps pour s’y faire et prendre confiance, mais croyez-moi, si vous n’allez pas assez vite, vous allez vous priver de faire une bonne pêche. C’est possible de pêcher aussi au downrigger, mais personnellement, étant donné que c’est le temps de l’année où nous avons la possibilité de prendre ces poissons en « surface », je préfère les prendre sur un équipement plus léger.
Et concernant l’équipement, j’ai toujours autant de plaisir que j’en avais à prendre des truites grises sur mon kit de canne à mouche St.Croix monté avec une section de ligne plombée. Il s’agit de mettre un « backing » de corde colorée comme la « Yo-Zuri Super Braid Five Color » et vous êtes en « business ». Personnellement, je prends de la grosseur 20lbs test. Grâce à son petit diamètre, ça permet à la section de 3 à 5 couleurs de ligne plombée de plonger légèrement plus profond qu’à l’habitude.
Jour 2
Avec la première journée qui s’était déroulée à merveille, j’étais vraiment excité de faire ma 2e journée consécutive sur ce merveilleux plan d’eau qu’est le lac Champlain. Pour cette journée, j’étais accompagné de Richard Monfette de la revue Web 100% Chasse-Pêche. Nous avions les mêmes conditions, ça ne pouvait qu’être meilleur !
Dès notre arrivée, j’ai vite pris conscience qu’il faudrait peut-être travaillé plus fort. Nous avions une belle journée ensoleillée pour réchauffer l’eau du plateau sablonneux où l’on pêche, et toutes les conditions semblaient réunies pour une autre journée remplie d’action. Sauf que, pour une raison que j’ignore, l’eau était devenue très sale et boueuse. Ce fut donc un début de journée beaucoup plus lent qu’anticipé.
Avec la limpidité de l’eau réduite, comparativement à la journée précédente, et une première passe improductive, je me suis dit qu’on devrait peut-être pêcher moins profond. Nous avons donc fait quelques passes dans moins de 10 pieds de profondeur. Mais, malgré quelques poissons, on était loin de la frénésie de la journée précédente. Nous avons donc essayé différentes profondeurs et ce n’est qu’en milieu d’après-midi, lorsque nous avons ciblé la profondeur de 20 pieds, que nous avons commencé à avoir plus d’action. Mon plan de match de cibler les profondeurs moindres à cause de la plus grande turbidité de l’eau n’était manifestement pas le bon. Les poissons s’étaient déplacés vers l’extérieur du plateau, là où l’eau était moins turbide. Peut-être que l’eau était devenu trop boueuse sur le plateau pour que les truites s’y sentent confortables. Allez savoir? En même temps, ce ne fut pas si dramatique puisque nous avons quand même pris une douzaine de truites grises.
Dans les prochains jours, je vais certainement retourner faire un tour du côté US. C’est le temps de l’année ou j’ai la chance de pouvoir pêcher avec des amis, alors entre deux cours de sonar-GPS, j’essaie d’en profiter le plus que je peux. J’attends juste que la pluie cesse, et qu’on ait droit à de belles journées pour tenter ma chance à nouveau. Ces sorties de pêche au lac Champlain sont pour moi le moment idéal pour m’assurer que tout mon équipement fonctionne bien avant le début de ma saison de guidage. C’est aussi une belle opportunité pour moi d’essayer de nouvelles approches de pêche de Grands Lacs, que j’essaie d’intégrer aux pêches que je fais sur des plus petits plans d’eau. Parce que le lac Champlain, c’est grand, mais ce n’est quand même pas le lac Ontario. Malgré cela, il y beaucoup d’approches qui peuvent être productives autant au lac Ontario, au Champlain, que sur le Memphrémagog pour nommer que ceux-là. Il suffit de rester ouvert d’esprit et d’être créatif.
Pour ceux qui voudraient un complément d’information sur l’aspect technique de la pêche aux salmonidés du lac Champlain, sachez que j’ai écrit par le passé plusieurs articles sur le sujet. Vous n’avez qu’à consulter mon site Web et via le menu Chronique « Pêche » et « Sorties de Pêche », vous y trouverez beaucoup d’informations pertinentes que je vous partage avec plaisir!